Lors du match opposant le XV de France aux sud-africains au Stade de France le 8 novembre 2025, un carton rouge a été infligé à l’équipe des Springboks pendant la première mi-temps. Lood De Jager, après avoir été sorti pour un choc à la tête puis re-rentré, s’est rendu coupable d’un geste violent et dangereux à l’égard de Thomas Ramos. Angus Gardner, l’arbitre du match, n’a pas hésité très longtemps lors de l’arbitrage vidéo. Ce qui aurait pu être un coup dur pour l’équipe de Rassie Erasmus, sélectionneur de l’Afrique du Sud, s’est révélé être une opportunité, notamment grâce à leur banc bien construit mais aussi à la résilience de son capitaine Siya Kolisi.
Alors qu’il jouait sa centième sélection, Siya Kolisi a directement accepté que la réorganisation lui coûterait sa deuxième mi-temps. Rassie Erasmus l’a bien expliqué au Midi Olympique : » Au moment où le carton rouge a été sorti par l’arbitre (M. Gardner), nous avons restructuré l’équipe et les joueurs ont immédiatement compris ce que nous attendions d’eux. Le repositionnement à l’arrière de Sacha Feinberg-Mngomezulu (ouvreur en début de match) a par exemple été très important. […] Il ne sert quoi qu’il en soit à rien de rester fixé sur cette situation et quand je dis à Siya Kolisi, qui jouait son centième match avec la sélection samedi soir, qu’il n’allait pas disputer la deuxième période, il a juste dit : « C’est ok ». C’est ce que j’aime dans cette équipe. «
Au delà de cette réaction, il parle aussi du lien qui unit Siya Kolisi aux autres membres de cette équipe : « Siya, il a une connexion très forte avec toutes les catégories d’âge et les religions du pays. Dans notre équipe, il y a des musulmans, des chrétiens, des gars qui sortent d’école privée, d’autres non, des fermiers et des noirs. Siya joue avec les vibrations de cette équipe, crée une ambiance dans laquelle tout le monde se sent égal. «
Sur Twitter, de nombreux internautes valorisent cet état d’esprit et la résilience dont fait preuve le capitaine de l’équipe alors qu’il fêtait sa 100ème sélection, une étape importante dans la carrière des joueurs de haut niveau. Une preuve également que parfois, le jeu va au delà de la performance et de l’individuel.
Même après sa centième, Siya Kolisi met en avant son entourage
Il y a quelque chose qui est important à savoir à propos de ce joueur emblématique : il se montre très reconnaissant de son entourage et de son chemin de vie. En interview post-match hier soir, il explique : « Ce que j’ai fait, ce n’était pas seulement de mon propre fait. Je ne suis rien sans les gars, je suis très reconnaissant de la façon dont on s’est battus et de la manière dont on l’a fait. Et je pense, pour tout le monde, pour tous ceux qui grandissent dans des circonstances similaires aux miennes, peu importe leur couleur de peau, l’endroit où ils vivent dans le Monde, je veux juste qu’ils sachent que c’est possible. Ce n’est pas seulement moi : il y’a pleins de gars dans mon équipe ou dans le monde du sport qui ont réussi dans des circonstances difficiles. Et j’espère qu’ils nous voient et se disent que c’est possible, peu importe d’où l’on vient, tant qu’ils y mettent leur motivation et écoutent les gens qui croient en eux. »
Il s’exprime aussi à propos de son remplacement : “Dans un jour comme celui-ci, devoir quitter le terrain à la mi-temps est le parfait exemple de faire passer l’équipe en premier. Quand Coach Rassie est venu me le demander, il a fallu que je mette mes émotions de côté, car l’équipe passe toujours en premier et j’applaudis la façon dont ils se sont battus.«
